Mardi 30 septembre débutait la Tobago Cycling Classic. C'est une course particulière pour moi, car ce fut ma première course internationale à l'extérieur du Canada, en 2005, alors d'âge junior.

 

Ça n'avait pas été au mieux, puisqu'un bris de chaîne a provoqué ma chute à la troisième étape et j'ai passé le reste du séjour dans ma chambre d'hôtel à compléter mes devoirs d'algèbre.

J'y suis retourné l'année suivante avec Marc-Wayne Addison comme directeur sportif et j'ai pu compléter le Tour en 13e position au classement général. Je suis ensuite retourné deux ans plus tard, en 2008, avec l'équipe d'Emile Abraham (Team Gremli), héros local et vainqueur plusieurs fois de la classique. Nous avons alors gagné le Tour avec le néozélandais Heath Blackgrove.

En 2009, je suis retourné à nouveau avec Emile (Team Bar Code). Après un bon contre-la-montre et membre de l'échappée à la deuxième étape, j'ai raté le maillot jaune par 0,002 secondes derrière le colombien Lisbon Quintero. J'ai ensuite joué de malchance à la dernière étape où j'ai glissé à la 9e position après une crevaison.

En 2011 le format de course a changé de course à étape à Omnium, plus course UCI 1.2. J'y suis retourné avec ma propre équipe, 1% For the Planet, et nous avons remporté une étape avec le belge Nick Daems et terminé 2ème à la course UCI avec Nick encore une fois. En 2012, je suis retourné encore avec une équipe composite. J'y ai remporté la première étape et finalement terminé 4ème de l'omnium. 

2014 marque donc ma 7e participation ! Ce qui rend cette course si attrayante est définitivement l'ambiance. Je ne connais aucune autre course où il est possible de courir contre un peloton international le matin et récupérer dans l'océan sur une magnifique plage avec l'eau à 85 degrés. J'ai donc accepté l'invitation, encore une fois cette année pour courir avec Incycle Predator.

Étape 1, mardi 30 septembre. Ayant gagné à deux reprises sur le parcours de la première étape (Étape 6 - Tour de Trinité et Tobago et Étape 1 de la Tobago Cycling Classic 2012), j'avais de bonnes ambitions pour répéter. Le parcours consistait en 10 tours de 10,7km relativement plat avec quelques sprints intermédiaires. Dès le premier tour, je me suis retrouvé en échappée avec quelques coureurs incluant mon coéquipier Winston David. Le tour suivant, un autre coureur et lui se sont séparés de nous et mon groupe s'est fait reprendre par le peloton. La chaleur (38 degrés) affectant plusieurs coureurs, leur avance est montée jusqu'à 2min30 avec 2 tours à faire, et Emile Abraham et moi avons créé un groupe. J'ai lancé le sprint pour lui et nous avons donc fait 1-3 et 10 s'emparant ainsi du maillot jaune, du maillot du sprint et du classement général par équipe ! 

Étape 2, mercredi 1er octobre : La deuxième étape s'annonçait beaucoup plus difficile. 4 tours de 26km avec des montées abruptes et des descentes tortueuses. Nous avons pris les choses en main et mis un tempo dès le départ. Après la première ascension, le groupe était déjà considérablement réduit de 92 à une trentaine de coureurs. La première descente a fait autant de dommages et nous nous sommes retrouvés seulement une douzaine à l'avant. Michael Olheiser et moi avons ensuite roulé toute l'étape afin de contrôler le rythme et sauver les jambes de Winston pour lui donner le maximum de chance d'augmenter son avance. Il termine 2e, de l'étape derrière le français Daniel Aurélien. 

Après une journée de repos relaxante incluant une sortie de vélo accompagnée d'un DJ mobile, un party à la plage avec jetski, limbo et nourriture locale, nous étions prêts pour l'étape 3, un critérium de 50 tours sur un circuit de 1,3km technique à Plymouth. 


En pédalant vers le circuit, les nuages ont commencé à se montrer menaçants et la pluie a commencé à tomber fortement juste avant le départ. La course a été raccourcie à 30 tours en raison de la possibilité d'orages. Avec la forte pluie, j'ai laissé de côté mes roues de courses pour utiliser les roues d'entraînement équipéede meilleurs pneus pour ces conditions. Dès le premier tour, j'ai suivi Yondi Shmidth et Nick Stopler des Pays-Bas. Le tour suivant, avec Emile Abraham et Winston David dans la roue, j'ai augmenté l'allure afin de nous séparer du reste du peloton. La pluie est devenue torrentielle et nous avons acquis une avance considérable à la mi-course. Vers la fin de course, nous avons essayé de nous défaire des néerlandais, mais Shmidth a répondu à toutes nos attaques avec facilité. J'ai donc emmené Emile pour le sprint, mais nous avons dû nous satisfaire de la 2e et 3e place, tout en augmentant l'avance de Winston et du classement sprint pour moi.

L'étape 4 avait lieu sur un circuit beaucoup plus ouvert incluant une petite côte et les conditions étaient chaudes et humides. Notre plan était de la jouer avec prudence en roulant en tête de course et essayer d'effectuer un bon lead-out pour Emile. Nous avons très bien roulé tout au long de la course, mais en fin de course quelques chutes ont créé un peu de désorganisation et nous n'avons pas été en mesure de produire une bonne fin de course. Yondi Shmidth a gagné encore une fois, grimpant à la 3ème position au classement général. 

On peut tout de même dire mission accomplie puisque nous gagnons le classement général avec Winston, le classement de sprint avec moi et le titre de meilleur équipe.

Le Tour de Tobago

Après le critérium, avait lieu la réunion technique pour le Tour de Tobago UCI et les choses ont commencé à aller de travers. À la mi-septembre, lorsque j'ai demandé la permission à mon équipe (Silber Pro Cycling) pour courir la Classique et le Tour de Tobago, le règlement stipulant que les coureurs UCI ne peuvent courir pour d'autres formations ne devait pas être appliqué ici. Coup de théâtre, le matin de la course, alors que mangeait tranquillement du pain doré avec sirop d'érable, on nous apprend que Michael Olheiser et moi, également coureur UCI, ne peuvons prendre le départ. La nouvelle était dévastatrice puisque lui autant que moi étions venus spécifiquement pour cette course et étions confiant de pouvoir jouer nos cartes et remporter la course ayant été dominants lors de la classique. 

Lui et moi avons donc pris les rôles de directeurs sportifs et mécano pour supporter l'équipe In-Cycle et Rio Grande comptant 3 autres canadiens. Ayant participé au Tour en tant que coureur, je savais qu'il s'agissait d'une course épique, mais cette fois-ci j'ai pu la voir à partir de la caravane. Dès la première ascension, nous avons été occupés avec des bris mécaniques puis la première descente fut impressionnante avec plusieurs chutes. Au kilomètre 50, nous avons enfin fait la jonction avec le premier groupe où nous avions toujours Emile, Winston et Andy. 

La deuxième ascension plus abrupte fera plus de dommages et ils seront tous distancés. Chaque ascension étaient suivie de descentes tortueuses dans lesquelles Emile excelle. La troisième descente ne fut pas sans incident puisqu'il entra en collision avec une moto, brisant sa cale droite. Dans la côte suivante, j'ai fixé son pied avec du "duck tape" et il a terminé avecune solide 12ème position. 

 

J'écris à partir d'un bateau en direction de Trinidad où nous avons un dernier critérium oû nous espérons obtenir revanche !

Video of Tour of Tobago here.



Crédits photos: Moi-même et tobagophoto.com 

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